Exposer sa démarche et critiquer ses résultats

Quand on présente un résultat, il faut garder en tête quelques points essentiels. Cet article (non-exhaustif) donne quelques conseils sur comment réussir un exposé.

Clarté

Il faut toujours garder en tête qu’un exposé oral est un exercice de communication. Le but d’un exposé est de transmettre un ou des messages. Il faut donc se placer dans la peau de celui qui va écouter l’exposé et s’assurer qu’il aura tous les éléments pour comprendre le message. Cela veut dire plusieurs choses :

  • Il ne faut surtout pas surcharger d’informations la présentation (quelques chiffres clés, une courbe bien choisie ou un dessin sont souvent beaucoup plus synthétiques et informatifs qu’un tableau de valeurs).
  • Dans une présentation courte, un transparent par minute est un objectif raisonnable. Si la présentation est plus longue, alors mieux vaut tabler sur un rythme moins soutenu.
  • L’utilisation de couleurs, d’encadrés, de textes en gras sont autant de bonnes pratiques.
  • Il faut limiter au maximum les textes à lire et les abréviations. Les transparents n’ont pas vocation à faire la présentation à votre place, c’est seulement un support.
  • L’utilisation de vidéos ou de démos en live est souvent appréciée, car elles rompent avec la possible monotonie d’une présentation. Toutefois, il faut avoir testé au préalable que tout fonctionne à la perfection sur la machine servant à projeter vos diapositives.
  • Si vous pouvez le faire, utilisez le même exemple du début à la fin de votre présentation pour illustrer vos résultats. Cela permet à l’auditoire de bien comprendre les différentes étapes de votre raisonnement.
  • Attention à la résolution du vidéoprojecteur ! Des courbes qui vous paraissent parfaitement lisibles sur un bel écran à LED auront peut-être disparu le jour de la présentation car les traits étaient un peu trop fins. Un conseil : quelques jours avant une présentation, testez vos diapositives directement dans la salle où vous les projetterez, et assurez vous que même le dernier rang puisse les lire.

Contexte

N’oubliez jamais de présenter correctement le contexte de vos travaux. Préparer une bonne présentation est toujours un exercice difficile car il faut à la fois motiver et intéresser le public. Pensez donc bien à mettre en avant vos objectifs et leur pertinence.

Classiquement une bonne stratégie consiste à d’abord motiver le public en ayant une présentation informelle des objectifs, puis ensuite à rentrer dans les détails techniques.

Message

N’oubliez pas que d’une présentation, un public ne retient que quelques idées essentielles. Vous avez travaillé des heures sur un programme et vous êtes fiers de votre travail, mais en cinq ou dix minutes il est peu probable que vous réussissiez à faire passer tout ce que vous avez fait.

Réfléchissez donc bien en amont aux aspects à présenter, et à la manière de les présenter (typiquement, projeter son code à l’écran est rarement une bonne idée). Le choix du contenu à présenter dépend principalement de deux facteurs :

  • Ce qui est demandé : Si l’objectif de la présentation est de détailler une stratégie (par exemple), il vaut mieux se concentrer sur la présentation des choix et le fonctionnement de la stratégie, plutôt que sur la qualité de la factorisation du code.
  • Ce que vous avez fait : Bien évidemment, présenter comme réalisé un travail pas fait ou encore le travail de quelqu’un d’autre n’est en général (jamais, en fait) pas une très bonne idée… Les personnes qui écoutent votre présentation vous poseront des questions, et il est facile de détecter un plagiat. En revanche, comparer votre solution à celle de quelqu’un d’autre, ou suggérer des amélioration de vos travaux est une excellente chose ! Il faut juste rendre à César ce qui appartient à César.

En conclusion, gardez en tête que l’objectif de vos présentations n’est pas de montrer que vous travaillez. Les enseignants s’en rendront bien compte par ailleurs. Concentrez-vous sur le contenu important que vous voulez mettre en avant.

Critiquer ses résultats et poser des questions

En Français le mot “critique” a souvent une connotation négative. En sciences la critique et l’autocritique sont au contraire des méthodes essentielles de travail. Il est important que vous soyez capable de prendre du recul sur vos résultats et ceux qui vous sont présentés. Par exemple :

  • Remettre en question le protocole expérimental : Par exemple, vous vouliez montrer que votre algorithme est rapide mais finalement les cas de test que vous avez utilisé étaient trop simples et ne permettent pas de conclure.
  • Se questionner sur ses méthodes de travail : Avez-vous suffisamment analysé le problème avant d’essayer de trouver une solution ? Quelle part de votre temps a été consacrée à l’implémentation ? Est-ce raisonnable ?
  • Projeter ses résultats : Vous êtes étudiants ingénieurs. Si votre travail avait été réalisé dans un milieu professionnel, qu’auriez-vous pu dire ? Votre code serait-il facilement réutilisable ? Utilise-t-il des bibliothèques complexes ? Quelles sont les parties à améliorer ?

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