Ce document a pour objectif de présenter les principes de base de l’entretien et plus particulièrement de l’entretien semi-directif.

Il existe des techniques pour recueillir des données qui deviendront de l’information après avoir été analysées. Les plus courantes sont la recherche documentaire, l’enquête par questionnaires ou par entretien, l’observation. L’entretien, particulièrement utilisé en sciences sociales, est aussi mobilisé dans d’autres métiers comme ceux du conseil, par exemple.

Ce document a pour objectif de présenter les principes de base de l’entretien et plus particulièrement de l’entretien semi-directif. Néanmoins, nombre d’éléments seront tout aussi utiles dans d’autres situations de collecte de données comme l’enquête par questionnaires ou l’observation.

Pré-requis

Qu’est-ce qu’un entretien ?

Les différents types d’entretien

Il existe trois types principaux d’entretien : l’entretien directif, l’entretien non-directif et l’entretien semi-directif.

  • L’entretien directif constitue un type d’entretien où les questions sont formatées et posées de manière identique aux interviewées. Cette technique d’entretien est utile pour établir des comparaisons au sein d’un échantillon, c’est-à-dire le groupe de personnes auprès desquelles l’enquête est menée. En revanche, ce type d’entretien permet difficilement d’accéder aux représentations des personnes interviewées (leur vision sur un sujet), les questions orientant fortement le champ que l’enquêté pourra investir par ses réponses.
  • L’entretien non-directif constitue un type d’entretien où, à l’inverse, la personne interviewée s’exprime sur la base d’une seule question ouverte recouvrant la problématique. - L’enquêteur doit alors intervenir le moins possible. Ce type d’entretien est utile pour mettre en évidence un récit de vie mais permet difficilement d’établir des comparaisons au sein d’un échantillon, le discours n’étant pas dirigé.
  • L’entretien semi-directif, se trouve à mi-chemin entre ces deux techniques. Ce type d’entretien n’est ni totalement fermé, ni totalement ouvert. Pour ce type d’entretien, l’enquêteur s’appuie sur un guide d’entretien structuré qui constitue une trame qui va lui permettre de mener l’entretien. Le recours à des questions ouvertes et des relances donnent la possibilité à la personne interviewée de développer un discours «en profondeur». Ce type d’entretien est le plus courant.

L’entretien, une démarche qualitative

L’entretien permet de développer une démarche qualitative et de favoriser l’expression des points de vue et des opinions personnels plutôt qu’une démarche quantitative. C’est une méthode qui sert une approche compréhensive. L’entretien est utile quand l’enquêteur ignore le monde de référence de l’enquêté ou lorsqu’il ne souhaite pas décider a priori du système de cohérence interne des informations recherchées. L’entretien est adapté si l’étude se centre sur les individus ou un groupe restreint. Pour mener à bien une série d’entretiens, il faudra s’assurer de disposer d’un temps suffisant pour l’analyse car le traitement a posteriori demande du temps pour que la richesse de l’entretien soit exploitée le mieux possible.

Les objectifs d’un entretien

L’entretien sollicite la production d’un discours sur des représentations et des pratiques et remplit deux types d’objectifs :

  • Il permet l’analyse du sens que les acteurs donnent à leurs pratiques (des faits expérimentés), aux événements dont ils ont pu être les témoins actifs, aux débats dans lesquels ils s’engagent ou dans lesquels ils se retrouvent, de fait, engagés en raison de leur activité professionnelle, de leur vie familiale, de leurs loisirs, etc.
  • Il permet de mettre en évidence les systèmes de valeurs, les repères normatifs et les interprétations de la réalité à partir desquels les acteurs s’orientent et se déterminent. Comment prennent-ils des décisions et/ou entrent-ils en action et comment les justifient-ils ? Comment éprouvent-ils (c’est à dire comment évaluent-ils le contexte autour d’eux) les normes, les individus, les institutions, par exemple ?

Ces objectifs peuvent être atteints grâce à l’entretien car celui-ci conduit à :

  • Récolter les témoignages et les interprétations d’individus en respectant leurs propres cadres de références - les systèmes de représentations, les opinions, les attitudes, les valeurs ou les préférences.
  • Prendre en compte le contexte dans lequel l’individu enquêté s’inscrit - la situation d’enquête - ce qui permet d’articuler des « faits personnels » et des enjeux collectifs.

Une expérience peut ainsi être éclairée par :

  • une vie entière : par exemple, la biographie comme une expérience de l’histoire ;
  • un fragment de vie, c’est-à-dire une période spécifique du parcours biographique de l’individu : par exemple, l’entrée dans la vie conjugale comme expérience du mariage, l’entrée dans la vie professionnelle comme expérience du travail ou du monde professionnel ;
  • une trajectoire sociale : par exemple, la reconstitution d’une carrière professionnelle comme expérience du déclassement c’est-à-dire de la perte d’une position sociale ; la carrière de drogué comme expérience de la déviance ;
  • un savoir-faire : par exemple, le travail comme expérience du monde de l’usine ;
  • un savoir plus diffus issu de l’expérience vécue : par exemple, être malade ou proche d’une personne malade confère une connaissance de la maladie qui n’est pas simplement du registre médical mais aussi de celui de l’apprentissage, de son appropriation (autrement dit de son incorporation à la vie quotidienne) ;
  • un problème plus ponctuel : par exemple, l’utilisation d’un système d’aide comme expérience de l’usage des TIC dans le monde professionnel ;
  • une habitude : par exemple, la régulation des tâches domestiques entre conjoints comme expérience des rapports sociaux de sexe.

La construction du guide d’entretien

En amont de la construction du guide d’entretien

Pour parvenir à récolter les données nécessaires permettant de répondre à la question posée, l’entretien doit avoir été préparé en amont. Il s’agit de définir les objectifs de la collecte, de formuler des hypothèses, de présenter des variables. Il faut garder à l’esprit qu’à ce stade, les variables présentées sont des propositions. C’est à partir de ces variables que les thèmes du guide d’entretien seront définis.

Définir les objectifs poursuivis

Ces objectifs peuvent être définis par le contexte dans lequel la collecte est organisée : une recherche, une controverse, une prestation de service, par exemple. Selon ce cadre, l’objectif visera à répondre à une question qui n’est pas toujours très formalisée. Elle peut être inspirée d’une intuition ou d’un sentiment mais peut aussi être le résultat d’interrogations antérieures.

Exemple : Pourquoi les adolescents participent-ils avec autant d’enthousiasme aux défis lancés sur les réseaux sociaux ?

Effectuer une recherche documentaire préliminaire

Trop souvent négligée, la recherche documentaire est pourtant primordiale car elle permet de monter en compétence sur le thème étudié. Elle permet de bien recueillir :

  • ce qui fait sens dans la société, notamment à travers les revues de presse,
  • ce qui fait sens dans le domaine de la recherche, grâce à la revue de littérature,
  • ce qui fait sens dans le domaine industriel et de la R&D, grâce à l’état de l’art.
  • ce qui fait sens au niveau juridique, grâce à une étude de la production du système juridique à travers la jurisprudence - les décisions des tribunaux - et la doctrine - les commentaires des juristes -.
Exemple : l’adolescence, les rites de passage et d’initiation, les usages des réseaux sociaux numériques.

Définir la problématique

La problématique correspond à la formulation des questions, des problèmes que soulève le sujet. L’effort de problématisation, qui aboutit à la problématique, est la « capacité à faire surgir du sujet une série de questionnements et de problèmes articulés entre eux et à choisir un angle d’attaque pertinent et fécond » (Rapport du jury, Capes de Sciences Économiques et Sociales, 1998).

Exemple : Comment les réseaux sociaux numériques participent-ils de la socialisation des adolescents aujourd’hui ?

C’est à partir de cette problématique que l’on élabore des hypothèses.

Élaboration des hypothèses

Les hypothèses sont des propositions, qu’il s’agira de confirmer ou d’infirmer, par lesquelles la démonstration, l’argumentaire seront construits.

Exemple - Hypothèse 1 : Les réseaux sociaux numériques sont devenus les principaux espaces relationnels entre pairs des adolescents.
Exemple - Hypothèse 2 : Les réseaux sociaux numériques sont des espaces d’affranchissement des adolescents vis-à-vis de l’institution familiale.

Proposition des variables

Les variables sont des concepts opérationnels. Certaines sont indépendantes, c’est-à-dire qu’elles influencent le comportement de manière indirecte et apportent des éléments de compréhension du phénomène. Toutefois, elles ne sont pas susceptibles de modifier la compréhension du phénomène par leur seule observation.

Exemple : L’âge, le genre, le niveau d’instruction, la composition du foyer.

D’autres variables sont dites dépendantes car elles sont susceptibles de modifier la compréhension du phénomène, par leur seule observation sur le terrain.

Exemple : l’équipement numérique, les activités des adolescents, les usages des outils numériques.

Pour rendre ces variables observables en vue d’expliquer un phénomène, il s’agit de définir le type d’information à rechercher.

La structure du guide d’entretien

Introduction

L’entretien devra faire l’objet d’une introduction. Celle-ci est présente dans le guide. Elle doit contenir l’ensemble des éléments abordés lors de la première prise de contact, à savoir une présentation de l’enquêteur, du contexte de l’entretien, de son objet, de son objectif ainsi que des modalités de son organisation (durée, lieu).

L’organisation des questions

Le guide d’entretien sert de base de référence à l’enquêteur. La préparation et la présentation de son guide d’entretien doivent lui permettre de garder le fil conducteur et de suivre la progression de sa collecte de données. Ce guide a aussi pour but d’aider l’enquêteur à élaborer des relances pertinentes (c’est-à-dire être capable de réagir aux propos de l’enquêté). Il permet ainsi à l’enquêteur de rester dans le thème défini et de recadrer la personne interviewée si elle s’en éloigne de façon trop importante. Ce guide constitue un plan souple des entretiens. Il doit être suffisamment détaillé sans pour autant entraver l’expression de l’enquêté. Le guide d’entretien comprend l’ensemble des thèmes à explorer. Il doit avoir une structure logique et cohérente. Il est important en effet de ne pas aborder successivement deux thèmes sans rapport l’un avec l’autre. Le guide d’entretien peut être organisé par thème, chaque nouveau thème doit découler du précédent et être organisé de manière à hiérarchiser des thèmes principaux et des thèmes secondaires (des spécifications).Cette structure est dite en entonnoir. Les thèmes seront ainsi abordés du plus général au plus spécifique tout en s’articulant les uns aux autres. La même structure en entonnoir doit être respectée à l’intérieur de chaque thème abordé. L’organisation du guide d’entretien doit permettre à la personne interviewée de s’installer dans un thème et de comprendre la suite logique des thèmes abordés.

Conclusion

Avant de conclure l’entretien, il est intéressant de prévoir une dernière question du type Avez-vous d’autres éléments à ajouter ?” ou “y a-t-il autre chose que vous souhaiteriez aborder ?”. L’entretien devra ensuite être conclu. Cette conclusion doit apparaître dans le guide d’entretien. Elle doit notamment préciser les suites données à l’entretien.

Exemple : un rapport, une proposition dans le cadre d’une prestation de service, etc.

Le contenu du guide d’entretien

Le guide d’entretien doit permettre d’interroger plusieurs dimensions, notamment celles concernant :

La personne interviewée

Il s’agit notamment :

  • des caractéristiques sociodémographiques (ex : âge, genre, revenu, situation familiale, lieu de résidence, etc.)
  • de la formation
  • du parcours professionnel

Attention : selon la question de recherche, le niveau de finesse des informations recherchées sera plus ou moins élevé, justifiant de conduire la personne interviewée à rentrer dans le détail ou non.

Exemple : la recherche porte sur l’usage des TIC des adolescents dans le foyer. Dans ce cas, le parcours de formation et le parcours professionnel ne nécessitent pas d’être abordés de manière très détaillée.
Exemple : la recherche porte sur l’usage des TIC des adolescents dans le cadre scolaire. Dans ce cas, le parcours de formation devra être abordé en détail.

L’activité

L’objectif est d’obtenir, de la part de la personne, une description de son activité. La spécificité de cette description est son expression par ses propres mots de cette activité. En cela, cette expression “incarnée” se distingue (ou doit se distinguer) d’un discours stéréotypé que l’on retrouverait dans une communication institutionnelle (par exemple via une plaquette d’information). Pour cela, le guide d’entretien formulera des questions permettant d’obtenir de l’information relatives à :

  • la description de l’activité ;
  • la manière dont elle est organisée ;
  • les motivations, les objectifs de la personne interviewée dans l’activité ;
  • le parcours suivi par la personne interviewée dans la réalisation de l’activité, c’est-à-dire la manière dont elle réalise l’activité ;

Les opinions

Il s’agit ici d’accéder aux représentations de la personne interviewée concernant l’activité en l’interrogeant sur sa vision de l’activité, le sens qu’elle donne à cette activité, son ressenti dans la réalisation de l’activité, ses attentes.

Le contexte dans lequel l’activité est réalisée

Il s’agit d’interroger ce contexte à différents niveaux :

  • Micro : le contexte individuel et sa relation avec l’activité. Exemple : la maîtrise de l’informatique pour étudier les usages des TIC par les adolescents.
  • Meso : le contexte organisationnel (l’entreprise, la famille) et sa relation avec l’activité, les réseaux d’acteurs. Exemple : les relations avec les pairs pour étudier les usages des TIC par les adolescents.
  • Macro : le contexte socio-économique, politique et culturel et sa relation avec l’activité. Exemple : le développement de nouveaux modèles économiques dans la société (ex : l’économie collaborative) pour étudier les usages des TIC par les adolescents.

Les interactions liées à l’activité

Il convient ici d’obtenir de l’information concernant les relations de la personne interviewée avec des individus ou des organisations dans le cadre de la réalisation de l’activité.

Exemple : le recours à l’entourage, à des structures de formation, à des forums internet, etc. lors de l’usage des TIC.

Les projections d’usages dans l’activité

Il s’agit ici d’obtenir de l’information concernant les résultats attendus de l’activité (c’est-à-dire sur l’activité elle-même, son incidence au niveau individuel et social).

Exemple : les attentes des adolescents de l’usage des TIC quant à leur développement personnel, quant aux relations qu’ils entretiennent avec les autres, etc.

Les informations

Nous sommes dans une société où l’information a pris une place fondamentale. Il est donc important de s’intéresser aux informations produites aux cours de l’activité, aux informations recherchées (leur type, leur provenance) et à la manière dont ces informations sont traitées (dans quel but). En sociologie, il s’agira de s’intéresser à la manière dont ces informations transitent entre les individus et les représentations qu’elles véhiculent.

Exemple concernant l’information recherchée et son traitement : pour l’étude de l’usage des TIC, les ressources informationnelles mobilisées comme les modes d’emploi par exemple et la manière dont ils sont utilisés.
Exemple concernant l’information produite : pour l’étude de l’usage des TIC, le discours produit à l’égard des TIC et les canaux utilisés pour le diffuser.

La forme du guide d’entretien

Il est important de formuler les questions du guide de sorte qu’elles amènent l’enquêté à expliciter une situation.

Exemple : il est préférable de poser une question telle que « Pourriez-vous me décrire votre parcours professionnel ? » plutôt que « Quelle est votre profession ? »

La première proposition incitera l’enquêté à produire un récit de son parcours; la seconde se traduira par une réponse lapidaire : « Je suis médecin », « Je suis ingénieur », « Je suis chef de projet ».

La passation de l’entretien

En amont de la passation de l’entretien

Choix des conditions d’entretien

En fonction du questionnement et des caractéristiques de l’échantillon des personnes interviewées, le moment de la journée et le lieu de l’entretien peuvent varier.

Le moment de l’entretien : il peut se dérouler sur le temps de travail ou sur le temps libre (soirée, week-end)

Exemple : Si l’enquête porte sur les usages des outils numériques des adolescents au collège ou au lycée, il sera préférable d’organiser l’entretien sur le temps scolaire

Le lieu de l’entretien : il peut s’agir du domicile de la personne interviewée, de son lieu de travail ou d’un espace public.

Exemple : Si l’enquête porte sur les usages des outils numériques des adolescents au collège ou au lycée, il sera préférable d’organiser l’entretien au sein de l’établissement scolaire. En revanche, si l’enquête porte sur les usages des outils numériques des adolescents sur leur temps libre, il sera préférable d’organiser l’entretien en dehors de l’établissement scolaire.

Choix du mode de collecte des données

Lorsque l’entretien est mené par une seule personne, et si les conditions le permettent (accord de la personne interviewée, temps de retranscription disponible, etc.) il est préférable et utile d’enregistrer l’entretien afin :

  • de disposer de l’ensemble du contenu de ce qui a été dit ;
  • d’éviter les interprétations que la prise de notes induit : abréviations, résumés, par exemple ;
  • de permettre une interaction plus conviviale, l’enquêté et l’enquêteur se trouvant dans un réel face-à-face. En cas de prise de note, l’enquêté se retrouve en effet constamment face au haut du crane de l’enquêteur. Si ce dernier utilise un ordinateur, cet obstacle entre enquêteur et enquêté peut empêcher l’interaction.

Prise de contact avec la personne interviewée

Modalités : La première prise de contact avec l’enquêté peut se faire par courrier postal, e-mail ou téléphone, voire directement en face à face

Contenu : Cette première prise de contact doit être la plus claire et compréhensible possible. Elle doit apporter un minimum d’éléments afin de ne pas créer de confusion, de projection, de rejet ou d’enthousiasme qui pourrait biaiser l’entretien. Elle doit contenir 4 types d’éléments :

  • une présentation succinte de l’enquêteur;
  • une présentation du contexte de l’entretien, par exemple, une recherche, un projet industriel, une prestation de service ;
  • une présentation de l’objet (de quoi va-t-on parler ?) et des objectifs de l’entretien. L’enquêté doit avoir une idée claire du thème de l’entretien. Toutefois, il s’agit de ne pas trop en dire. Cela pourrait favoriser l’autocensure, l’enquêté définissant a priori ce qui peut intéresser l’enquêteur selon ce qu’il a compris de la recherche réalisée. Il est donc nécessaire d’éviter les formules du type « Je m’intéresse à… » et « Je veux montrer que… » ;
  • une précision des éléments d’administration de l’entretien comme sa durée, le respect de l’anonymat, l’enregistrement de l’entretien.

Cette première prise de contact a pour objectif final la fixation d’un rendez-vous pour réaliser l’entretien.

La structure de l’entretien lors de sa passation

Introduction de l’entretien

Les éléments qui introduisent le guide d’entretien seront exposés à la personne interviewée. La personne interviewée peut être l’objet de nombreuses sollicitations et ne pas avoir en mémoire l’ensemble des éléments relatifs à l’entretien qu’elle a accordé. Ce moment permet de les lui rappeler et a également vocation à rassurer (anonymat). Cette étape est essentielle, elle permet de créer un climat de confiance et de mettre la personne interviewée à l’aise.

L’enchaînement des questions lors de la passation de l’entretien

Rythme de l’entretien : L’enquêteur a un rôle essentiel dans la gestion du rythme de l’entretien. Il est nécessaire dans la conduite de l’entretien de :

  • cadrer le discours de l’enquêté (éviter le hors-sujet) tout en lui permettant de développer son propos ;
  • ne pas craindre les silences. Ils permettent à l’enquêté de disposer d’un temps de réflexion nécessaire pour formuler son discours.

Rapport au guide d’entretien : L’enquêteur doit pouvoir s’affranchir du guide au cours de l’entretien. Le guide d’entretien doit en effet servir à structurer l’interrogation mais n’a pas pour objectif de diriger le discours.

Il est donc nécessaire de bien maîtriser le guide pour obtenir un discours librement formé par l’enquêté mais également un discours répondant aux questions de recherche posées. L’enquêteur doit donc être capable de s’adapter au discours de l’enquêté dans la conduite de l’entretien, c’est à dire de rebondir sur ses propos pour formuler ses questions.

L’enquêteur n’est pas obligé de suivre un ordre pré-établi comme dans l’entretien directif. Ses questions et relances s’adaptent au discours de la personne interviewée. Il accompagne la pensée de l’enquêté, la manière dont elle construit son discours.

Exemple : En répondant à une question du Thème 1 l’enquêté évoque des éléments du thème 2. Au moment où le thème 2 est abordé par l’enquêteur, celui-ci peut vouloir approfondir les éléments précédemment abordés. Dans ce cas, il peut utiliser une formule telle que : « Nous avons évoqué tel thème tout à l’heure, et vous disiez telle chose, pourriez-vous m’expliquer plus précisément tel élément? »

Conclusion de l’entretien

Il s’agit de remercier la personne interviewée du temps qui a été accordé mais également de lui préciser quelles suites seront données à l’entretien accordé.

Exemple : un rapport dans le cadre d’un projet de recherche, une proposition dans le cadre d’une prestation de service, etc.

Le contenu de l’entretien lors de sa passation

Formulation des questions

Mener un entretien est un exercice qui demande de l’entraînement. Il n’est pas toujours facile d’amener la personne interviewée à sortir des sentiers battus, à délaisser les discours convenus et les stéréotypes qui lui permettent d’alimenter facilement son propos et à évacuer le stress de la situation d’entretien.

Il faut veiller à s’exprimer de manière claire et précise. Toute ambiguïté dans le discours peut conduire à de l’incompréhension et à un malaise déstabilisant l’enquêté et émoussant le climat de confiance.

L’enquêté se détend progressivement. Il faut alors veiller à l’encourager à poursuivre son propos afin qu’il ne s’enferme pas dans un discours conventionnel.

Il est important d’éviter :

  • des questions personnalisées et directes car elles peuvent provoquer des réponses de fuite (exemple : « Avez-vous des difficultés à utiliser les TIC ? »)
  • des questions inductives, c’est à dire qui, par leur formulation, suggèrent la réponse (exemple : « Utilisez-vous les TIC pour communiquer avec vos amis ? ») des questions qui suggèrent une réponse par oui ou non. La littérature a en effet montré que dans ce cas de figure, la réponse positive est attirante pour la personne interviewée
  • des références à des personnalités, comme par exemple le supérieur hiérarchique. Cela pourrait avoir une influence sur la réponse de la personne. (exemple : « Quel est votre point de vue concernant l’incitation de vos enseignants à effectuer des recherches sur internet dans le cadre de votre travail scolaire ? »)
  • des questions dont la formulation a pour effet d’imposer une problématique, c’est à dire une manière d’aborder un sujet.
Exemple : il est préférable de demander « Quel est votre point de vue concernant la multiplication des TIC dans la vie quotidienne ? » plutôt que « Pensez-vous qu’il y a des risques en terme d’intrusion dans la vie privée liés à la multiplication des TIC dans la vie privée ? »

Le vocabulaire doit être adapté au contexte et à l’enquêté. Il faut donc veiller à deux choses :

  • soit ne pas utiliser des termes trop techniques,
  • soit au contraire bien connaître le vocabulaire spécifique auquel se réfère l’enquêté.

A l’inverse, il est nécessaire de :

  • demander à la personne d’expliciter, de décrire ses pratiques, ce qu’elle fait, pense, la manière dont elle se représente les choses et les vit ;
  • de demander à la personne de préciser le sens qu’elle donne à certains concepts qu’elle utilise pour s’assurer d’une compréhension identique.

Relances

Une relance correspond à une intervention de l’enquêteur. Elle prend la forme d’une paraphrase ou d’un commentaire du propos précédemment exprimé par l’enquêté. Il s’agit donc d’un « acte réactif » de l’enquêteur par lequel il réagit aux propos de l’enquêté (mais sans donner aucun avis). Les relances ne sont pas des questions directes visant à définir les thèmes à évoquer. Les relances doivent donc s’inscrire dans le déroulement des énoncés de l’enquêté. Il faut apprendre à les placer. C’est dans la maîtrise des relances que se joue essentiellement l’acquisition de la technique propre à l’entretien.

Quel est l’objectif d’une relance ? Une relance sert à s’arrêter sur un point, une remarque de l’enquêté, et à l’approfondir. Une relance est aussi utile pour encourager la parole, donner confiance à la personne interviewée. Dans ce cas, les encouragements et incitations peuvent passer par des signes corporels (hochements de tête, sourire) ou par des petits mots (« hmmm », « oui, oui », « c’est sûr… »). Une relance permet de dépasser ce qui relève des conventions de parole propre à une conversation où les interlocuteurs peuvent faire mine de se comprendre sans que cela ne soit réellement le cas. Dans une conversation il est rare de demander à son interlocuteur de préciser sa pensée : les allusions, le langage à demi-mot peuvent suffire. C’est à ce moment précis que l’entretien se différencie de la conversation pour gagner en précision.

Les différents types de relance : Il ne faut pas hésiter à demander des précisions ou à reformuler la réponse, peut-être en l’illustrant, pour s’assurer que tout a été bien compris des deux côtés. Il y a donc différents modes d’intervention de l’enquêteur, chacun ayant des effets spécifiques sur les discours produits par l’enquêté.

  • La répétition en écho : L’enquêteur reprend, en le répétant ou en le reformulant c’est-à-dire en reproduisant un mot ou un segment de phrase, un point de vue énoncé par l’enquêté.
  • Le reflet personnalisé : L’enquêteur répète ou reformule, en faisant référence à la personne de l’enquêté, la formule qu’il a utilisée. Ce procédé invite la personne interviewée à approfondir son discours en dévoilant son opinion ou ses sentiments. Ex : L’enquêté : « Celles qui font cela sont courageuses. » ; L’enquêteur : « Vous pensez qu’elles sont courageuses ?».
  • L’intervention en miroir : L’enquêteur invite l’enquêté à expliciter une attitude ou un sentiment exprimé par l’intonation mais qui n’est pas verbalisé. Ex : « Vous espérez que… », « Vous craignez que… ».
  • La reformulation-résumé : L’enquêteur indique par une phrase courte ce qu’il a compris des propos de l’enquêté. Il s’agit d’encourager l’enquêté à poursuivre (on lui montre qu’il a été entendu), à approfondir ou à apporter d’éventuelles corrections à son propos. Ex : « Vous m’avez dit que. .. » ou « Si je comprends bien… ».
  • La complémentation : L’enquêteur peut mettre en avant une conclusion qui découle des explications avancées par l’enquêté pour l’aider à développer ses raisonnements ou l’amener à confirmer ou corriger la compréhension que l’enquêteur a de son propos. Exemple : « J’en déduis que… ».
  • L’interrogation spécifique : L’enquêteur pose à l’enquêté une question directe relative à ce qu’il vient de dire. Ce procédé doit être rare car il met l’enquêté dans une posture passive. L’enquêté risque d’avoir tendance à « attendre » des questions.

La forme de l’entretien lors de sa passation

La directivité de l’entretien doit être assez faible. Par conséquent, les questions doivent être ouvertes. L’entretien n’est pas un interrogatoire où l’enquêté est contraint de répondre à des questions et de donner des informations. Il ne s’agit donc pas simplement de recueillir des données (que l’on pourrait trouver dans des documents institutionnels) mais de dévoiler la vision que l’enquêté a de ces données. L’entretien est donc une possibilité d’accéder aux opinions de l’interlocuteur, de comprendre son point de vue, son expérience, pour avoir les informations nécessaires à la compréhension de sa position sur le débat, la question posée, son engagement.

Trop de questions, trop de questions fermées nuiront à la liberté d’expression. La formulation des questions doit permettre à l’enquêté de produire une « réponse-discours » sur la manière dont il agit, perçoit, appréhende les données que l’on veut étudier, comment il donne leur du sens, les catégorisent. Un discours trop stéréotypé (institutionnel) sera l’indice que l’enquêté ne sort pas des sentiers battus et reste dans une zone de confort permise par un discours écrit par d’autres et qui refléterait une vision admise par d’autre, donc légitime. Il faut donc bien veiller à ce que la personne interviewée exprime bien ses opinions et non celles des autres. La relance peut permettre ainsi de reprendre le discours de la personne qui glisse vers l’impersonnel (par l’usage du « on ») ou le détachement (par l’usage du nous), à la place du « je ».

La posture à adopter lors de la passation de l’entretien

Prendre en considération la situation d’interaction

L’entretien se caractérise par un contact direct entre l’enquêteur et son interlocuteur : l’enquêté produit un discours en situation, c’est-à-dire dans la situation d’échange et de rencontre avec l’enquêteur. La manière dont l’entretien va se dérouler dépend très largement de cette rencontre entre l’enquêteur et l’enquêté. Il n’y a donc pas de prototype.

Les résistances : au cours de l’entretien, plusieurs type de résistances peuvent apparaître. Comment les repérer et comment réagir ?

  • Résistances liées à la mise en discours. Durant l’entretien, il est demandé à l’enquêté de parler de ce qu’il fait. L’enquêté construit donc son discours en parlant, c’est-à-dire qu’il passe du registre procédural (le savoir-faire) au registre déclaratif (le savoir- dire). Pour l’enquêté, les choses qu’il fait allaient de soi, étaient évidentes, or dans la situation d’entretien l’enquêté se trouve dans la situation de décrire, d’expliciter, de prendre conscience d’un nouvel angle de vue concernant ce qu’il fait. Cela peut provoquer de résistances.
  • Résistances liées à l’environnement de l’entretien. Toutes les représentations ne sont pas formulables n’importe où et dans n’importe quelles circonstances (ce qui a été appelé « la régionalisation des représentations »).
Exemple : Il peut être dévalorisant d’évoquer des raisons familiales pour rendre compte d’un changement de carrière, quand les raisons professionnelles dans ce domaine sont censées prévaloir

Les conditions dans lesquelles est mené l’entretien peuvent donc être déterminantes dans sa réussite ou son échec.

Exemple : Mener un entretien dans un lieu de passage peut mettre l’enquêté mal à l’aise car sensible au regard que les autres porteront sur lui ; de même que mener l’entretien d’un employé dans le bureau de son supérieur hiérarchique.

La question du positionnement de l’enquêteur et de l’enquêté : en situation d’entretien, enquêteur et enquêté investissent l’autre de représentations liées à la position hiérarchique, à l’âge, au genre, au statut social, au statut professionnel de chacun, qui peuvent avoir une incidence sur la situation d’entretien.

Exemple : l’enquêteur est étudiant, l’enquêté est enseignant. L’enquêteur pourra avoir des scrupules à pointer du doigts des incohérences dans le discours de l’enquêté.

Mais chacun peut aussi user de ces caractéristiques au cours de l’entretien pour assoir une posture de domination ou à l’inverse jouer d’une posture de dominé.

Exemple : Dans cette configuration, l’enquêté pourra jouer de son « statut » pour développer un discours « experts » (de connaisseur) et éviter de développer son propre point de vue, son expérience sur une situation.
Exemple : Dans cette configuration, l’enquêté pourra en toute conscience « faire profil bas » pour obtenir de l’information de l’enquêté, perçu comme une personne à forte personnalité.

Il sera important, tout au long de l’entretien de veiller à l’équilibre « des forces » entre l’enquêté et l’enquêteur. Il est donc nécessaire pour l’enquêteur d’adapter son discours à ce qu’il perçoit de la personne interviewée et donc à « jouer » avec la personnalité perçue de la personne enquêtée et la sienne. Il est également nécessaire de veiller à produire un climat de confiance en soulignant par exemple qu’il ne s’agit pas d’un examen ou d’un contrôle de connaissance mais bien d’une exploration ensemble de la position de l’enquêté face à un phénomène donné.

La détection et la gestion des contradictions et des incohérences du discours de l’enquêté : Il est indispensable de conserver une posture de neutralité lorsqu’une incohérence ou une contradiction est détectée (ne pas avoir de jugement de valeur). En revanche, face à cette contradiction ou incohérence, il s’agit pour l’enquêteur d’évaluer, selon la situation d’entretien, la pertinence ou non de la creuser. Il faut être vigilant à ne pas rompre la situation d’empathie par la mise en évidence de la contradiction ou de l’incohérence du discours. Ce que la personne énonce fait sens pour elle même si pour l’enquêteur il s’agit d’ « une aberration » ou que le propos de l’enquêté est « irrationnel ». Il est donc important de chercher à connaître l’origine et le parcours de l’énoncé et non de chercher à convaincre la personne qu’elle se trompe.

Expression verbale et non verbale

Il est important de formuler des questions ouvertes pour éviter de bloquer l’expression de l’enquêté. L’enquêté doit adopter une posture de neutralité : dans son expression verbale (intonation) et non verbale (grimace, sourire, yeux aux ciel). L’enquêteur doit aussi savoir gérer ses propres émotions en réaction au discours de l’enquêté (colère, amusement). Il doit également savoir les émotions de l’enquêté. Face à des confidences, à des emportements, de la timidité, selon la situation de l’entretien, l’enquêteur devra arbitrer entre différentes réactions comme par exemple couper-court à la dynamique en changeant de sujet, laisser du temps à l’enquêté pour qu’il se reprenne. L’enquêteur doit être en empathie sans être partisan. L’enquêteur doit être capable de s’adapter à certaines situations dans lesquelles les personnes enquêtées peuvent se trouver comme un handicap, une maladie grave. Selon ce qu’il perçoit de la personne interviewée, selon la manière dont celle-ci évoque cette spécificité, l’enquêteur choisira de ne pas évoquer la situation en question ou au contraire de l’évoquer pour creuser une question spécifique.

Exemple : une personne handicapée évoque à plusieurs reprises son handicap pour expliquer la manière dont il gère les tâches domestiques. Il sera alors possible d’évoquer l’incidence du handicap sur l’usage de TIC.

L’analyse de l’entretien

Une fois l’entretien réalisé, l’étape suivante consiste à transcrire, coder et analyser les données récoltées. La transcription est le moment où l’intégralité du contenu de l’entretien enregistré est retranscrit. Cette transcription doit être la plus exhaustive possible. Elle doit mentionner les silences, les hésitations, les répétitions, les lapsus des locuteurs.

Vient enfin le moment de l’analyse. L’entretien peut être analysé de manière chronologique lorsqu’il s’agit d’analyser un parcours par exemple. L’entretien peut aussi être analysé de manière thématique quand l’objectif est de mettre en évidence des thèmes transversaux et communs aux différents entretiens afin de comparer les entretiens entre eux. Dans ce cas, une phase de codage précédera l’analyse, c’est à dire un travail de catégorisation des informations récoltés.

L’analyse doit être réalisée de manière à répondre aux objectifs visés par l’étude, à confirmer ou infirmer les hypothèses émises et à valider les variables proposées ou en faire émerger de nouvelles. En effet, dans le cadre d’entretiens semi-directifs, des déclarations singulières, nouvelles, importantes pour répondre à la question posée, peuvent ne pas avoir été envisagées en amont de la réalisation des entretiens.

Checklist pour évaluer ses pairs en situation d’entretien et s’auto-évaluer

La check-list ci-dessous permet de déterminer si l’ensemble des éléments nécessaires à la bonne préparation, réalisation et analyse d’un entretien ont bien été pris en considération.

Concernant le guide d’entretien

Être capable de justifier les thèmes abordés par le guide d’entretien

La construction du guide d’entretien a fait l’objet d’un travail préalable de définition des objectifs

La construction du guide d’entretien a fait l’objet d’un travail préalable de problématisation

La construction du guide d’entretien a fait l’objet d’un travail préalable d’élaboration d’hypothèses

La construction du guide d’entretien a fait l’objet d’un travail préalable de propositions de variables et des informations devant être récoltées pour les mettre en évidence

Être capable de produire un guide d’entretien structuré, logique et cohérent

Le guide d’entretien contient une introduction complète

La structure du guide d’entretien est logique et cohérente du début à la fin

Les thèmes et les questions qui s’y réfèrent renvoient aux variables définies en amont

Être capable de produire un guide d’entretien qui permette de recueillir un témoignage et d’accéder à la situation d’enquête

Les questions permettent d’avoir une connaissance précise du profil de l’enquêté (données sociodémographiques)

Les questions permettent à la personne enquêtée de décrire le contexte dans lequel elle s’inscrit

Les questions permettent à la personne interviewée de décrire ses pratiques et le sens qu’elle leur donne

Les questions sont formulées de telle sorte qu’elles amènent l’enquêté à décrire des situations, à les expliciter

Les questions sont formulées de telle sorte qu’elles amènent l’enquêté à exprimer ses opinions en toute liberté et de manière complète

Concernant la passation de l’entretien

Être capable de recueillir l’information sans diriger le discours

L’enquêteur, en amont de l’entretien, a eu un premier contact avec l’enquêté, afin de convenir des conditions de sa réalisation (date, lieu, horaire, etc.)

L’enquêteur fait une introduction claire et complète de l’entretien

L’enquêteur amène l’enquêté à expliciter ses propos (définir la terminologie, les pratiques)

L’enquêteur invite l’enquêté expliciter les sous-entendus

L’enquêteur ne présume pas des connaissances de l’enquêté (s’observe durant les relances et les questions)

L’enquêteur fait abstraction de ses idées préconçues sur le phénomène abordé dans l’entretien (s’observe durant les relances et les questions)

L’enquêteur fait abstraction de ses connaissances sur le phénomène abordé par l’entretien (s’observe durant les relances et les questions)

L’enquêteur invite l’enquêté à dépasser les discours entendus, les stéréotypes énoncés

L’enquêteur s’exprime moins que l’enquêté

L’enquêteur pose des questions courtes et claires

L’enquêteur pose des questions ouvertes

L’enquêteur évite les questions directes

L’enquêteur conclut l’entretien

Être capable de maintenir la cohérence de l’entretien

L’enquêteur maîtrise le guide d’entretien

L’enquêteur invite l’enquêté à aborder l’ensemble des thèmes du guide d’entretien

L’enquêteur invite l’enquêté à approfondir les thèmes abordés

L’enquêteur parvient à s’adapter au discours de l’enquêté pour aborder l’ensemble des thèmes du guide d’entretien L’enquêteur laisse l’enquêté s’installer dans le thème abordé tout en évitant le hors sujet

L’enquêteur montre à l’enquêté qu’il y a un objectif à atteindre (les questions se concentrent sur l’objectif de l’interview)

Être capable de maîtriser la situation

L’enquêteur recadre l’enquêté s’il est hors sujet (évite les débordements mais laisse suffisamment parler)

L’enquêteur écoute l’enquêté et ne lui coupe pas la parole

L’enquêteur laisse le temps à l’enquêté de réfléchir, de respirer

L’enquêteur est capable de relancer (reformuler les questions)

L’enquêteur est capable de gérer la situation d’interaction (timidité, volubilité ou manipulation de la part de l’enquêté)

L’enquêteur a su mettre en place un climat de confiance

Les échanges sont menés dans un registre maîtrisé par l’enquêteur et l’enquêté

L’enquêteur garde la maîtrise la dynamique de l’entretien

L’enquêteur respecte la durée de l’entretien prévu et annoncé à l’enquêté

Concernant l’analyse de l’entretien

L’enquêteur écoute l’enregistrement de l’entretien pour en faire une retranscription exhaustive ou lui permettant de compléter les notes prises en situation

L’enquêteur identifie les informations importantes du discours de l’enquêté

L’enquêteur organise les informations recueillies au cours de l’entretien par thème

L’enquêteur structure les informations selon les variables proposées en amont de la préparation du guide d’entretien

L’enquêteur vérifie que les informations recueillies au cours de l’entretien lui permettent de répondre à la problématique de départ et de confirmer ou infirmer les hypothèses proposées