Découvrons ce que recouvre le concept de Business Intelligence et différencions-le de l'intelligence économique.

Définition

L’informatique décisionnelle, aussi appelée business intelligence (BI), désigne un ensemble de méthodes, de moyens et d’outils informatiques utilisés pour piloter une entreprise et aider à la prise de décision : tableaux de bord, rapports analytiques et prospectifs.
Source : Futura Science

Business Intelligence vs Intelligence économique

L’auteur du texte suivant est Olivier Favre. Il a été diffusé sous sa forme originale sur InnovaBlog.

Les deux notions d’Intelligence économique et de Business intelligence sont souvent mises côte à côte, souvent par abus de langage, l’une serait la traduction de l’autre. Essayons de faire le point sur ce qui ne serait qu’une erreur de traduction.

Intelligence économique : définitions

L’intelligence économique souffre en France d’un réel déficit de connaissance, de pratique et de communication. Et comment bien comprendre une discipline, avant même de bien la mettre en pratique, lorsqu’on la connaît mal ? Deux rapports gouvernementaux ont tenté de mettre en avant cette discipline, avec plus ou moins de succès : les rapports Marte et Carayon. On peut au moins leur donner le mérite d’en donner une définition intelligible.

Le rapport Martre tout d’abord Intelligence économique et stratégie des entreprises (La Documentation Française, Paris, 1994) :

L’intelligence économique peut être définie comme l’ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution, en vue de son exploitation, de l’information utile aux acteurs économiques. […] L’information utile est celle dont ont besoin les différents niveaux de décision de l’entreprise ou de la collectivité, pour élaborer et mettre en œuvre de façon cohérente la stratégie et les tactiques nécessaires à l’atteinte des objectifs définis par l’entreprise dans le but d’améliorer sa position dans son environnement concurrentiel.

Le rapport Carayon (page 11), en juin 2003 a remis au goût du jour l’Intelligence économique :

De l’intelligence économique nous pouvons attendre la protection de notre patrimoine scientifique et industriel, des gains de compétitivité et des parts de marché, une influence renouvelée dans le monde auprès notamment de tous ceux qui ne peuvent se résoudre à dépendre d’un fournisseur exclusif, mais aussi, dans les organisations internationales, auprès de ceux qui pourraient se désoler du contournement ou du refus des règles du droit international : hier celles de Kyoto, aujourd’hui celles de l’ONU, et demain, plus qu’hier peut-être, celles de l’OMC.

IE contre BI : plus qu’une simple traduction littérale

Si l’expression Intelligence économique (IE) se traduit littéralement par Business intelligence (BI), il serait faux de les considérer comme équivalentes. La relation entre elles est plus complexe que cela.

D’une façon assez primaire, la BI est plus focalisée sur le contrôle et l’optimisation des activités, des coûts (combien me rapporte cette ligne de produit dans cette zone géographique grâce à ce mode d’approvisionnement par exemple) que sur l’analyse et la mise en lumière des risques et menaces stratégiques qui pèsent sur l’entreprise face notamment à la concurrence.

Dans son but de collecte mais surtout d’analyse des données afin d’en créer une information à valeur ajoutée, la BI au sens d’informatique décisionnelle sera un outil au service de l’IE. Le terme approprié pour traduire l’Intelligence économique serait Competitive intelligence.

Business Intelligence : un pilotage éclairé au service de l’Intelligence Economique

De l’Intelligence Economique à la Business Intelligence - de quoi parle-t-on ?

On peut alors faire un rapprochement avec l’informatique décisionnelle, au sens de l’exploitation des données de l’entreprise qui facilite les prises de décision des dirigeants. Or, il s’agit bien d’un pilotage éclairé, avec la capacité d’anticiper les actions, avec la meilleure appréhension et compréhension possible du fonctionnement… Et dans les méthodologies, les outils utilisés sont directement dépendants de la qualité et de la pertinence du système d’information décisionnel (SID) mis en place.

Pour conclure, si le champ de l’Intelligence Economique est très vaste, une partie tout au moins de ses actions peut être supportée et alimentée par le biais d’outils comme la Business Intelligence, qui permettra :

  • D’être un support à l’identification des problématiques majeures,
  • D’aider à décrypter et analyser les données collectées par un traitement approprié (croisements de données, analyses multi-dimensionnelles, etc.).